Eglise Protestante Unie de Périgueux

Eglise Protestante Unie de Périgueux
Culte le dimanche à 10H30, 20 bis rue Antoine Gadaud Coordonnées GPS: N 45.11.13 - E 00.43.05

samedi 29 février 2020

Bulletin paroissial printemps 2020


Page en construction


Carême protestant ?
Le mois de mars est traditionnellement le mois du Carême. Dans l’Église catholique, cette période est un temps de repentance et de jeûne. Nous ne sommes guère habitués à ces pratiques. Martin Luther se faisait même un point d’honneur à rompre les temps de jeûne. Histoire de faire un pied de nez à l’église catholique de son temps, bien évidemment. Mais plus profondément pour montrer, comme il le disait lui-même, qu’il « n’y a pas lieu de faire des cas de conscience de niaiseries minuscules ». Autrement dit : Dieu nous donne quartier libre pour manger et boire ce que nous voulons, quand nous voulons. Aujourd’hui, dans l’Église protestante pourtant, des pratiques de jeûnes reviennent en force. Non pas tant un jeûne pour Dieu, et encore moins pour soi, qu’un jeûne pour les autres. Un moment où, volontairement, nous décidons d’être en manque de nourriture pour symboliser combien nous sommes en manque dans nos relations à l’autre et à la nature. Ainsi, au cours de ce mois de mars auront lieu ici et là des jeûnes pour le climat, des jeûnes contre la torture pratiquée dans de multiples pays dits civilisés... Ce jeûne est avant tout une pratique d’amour. Comme celles vers lesquelles nous oriente Paul : « Ayez du zèle pour les charismes les meilleurs. Et je vais vous montrer une voie infiniment supérieure ! ». L’apôtre écrit alors un très bel « hymne à l’amour ». Un amour plein. Vrai. À l’image de celui incarné par Jésus-Christ, révélé pleinement à la croix. Alors, pourquoi pas, sur ce chemin qui nous conduira à célébrer Pâques, laisser une place à ce genre de pratiques, individuellement ou communautairement ?

ASSOCIATIF / l'Arche de Beleyme
Deux membres de notre paroisse participent à « l'Arche de Beleyme ». C’est une association créée par un visiteur de prison pour aider les familles à attendre l'heure du parloir, autrement que dehors, au vent, au froid, dans la solitude.
Venir au parloir voir l'un des siens, n'est ni simple, ni facile pour beaucoup.
Il faut souvent vaincre la peine, le discrédit que la prison jette sur la famille. Il faut passer à travers le moule de la séparation carcérale, pour rencontrer le fils, le père, le conjoint. Souvent l'enfant accompagne le parent dans sa visite.
Il y a, dans presque chacun d'entre nous, le rejet du prisonnier, des murs de la prison, et il faut se représenter la gêne, la peur et l'angoisse d'une personne, de passer dans le monde des détenus. Alors le visiteur se rend au parloir le cœur gros, la démarche pas toujours assurée pour, au jour et l'heure fixée, rencontrer les siens.
C'est au moment de ce passage, avant l'appel par le surveillant de service, que l'Arche assure son rôle essentiel : accueillir et aider ceux qui peuvent éprouver la gêne d'entrer dans ce monde fermé.
Cette mission passe par l'écoute, le geste, le mot réconfortant, la compréhension. Il importe en effet, que ceux qui vivent exclus de la société, soient malgré tout reconnus comme des hommes.
En 2018, l'Arche a ainsi accueilli 4289 adultes et 773 enfants au cours de 200 jours de présence à deux.
Chaque jour, notre participation en tant que chrétien, est de mettre en œuvre ce mot du Christ : «Ce que vous ferez au plus petit d'entre les miens, c'est à moi que vous le ferez » (Matthieu 25).
CULTE DE NOËL – 15 Décembre 2019
Le 15 Décembre a eu lieu le culte de Noël de notre communauté, avec de nombreux chants et petites scènes animées par les différentes générations.
SCENES MODERNES DE LA NAISSANCE DU CHRIST
Récit : Ce dimanche-là, j'ai voyagé 35 minutes dans le coffre. Un coffre de velours rouge, une cache douillette.
Et puis on m'a porté : je sentais le soleil matinal qui réchauffait ma loge et j'entendais les demandes du petit Isaac : « On va où ? On va où ? »
« C'est Noël !! »
« Ah, d'accord ».
La marche fut courte et rythmée, et puis un froid sec me replongea dans l'ombre.
J'arrivais à peine à distinguer les voix mais elles étaient joyeuses et bienveillantes.
Je devais être entouré de membres d'une vieille famille qui devait se réunir.
Je retrouvais une chaleur profonde qui se dégageait de tout ce brouhaha.
Silence.
Un homme parlait, une douce musique, des odeurs de sapin.
Des femmes et des hommes chantaient, de douces paroles, des odeurs de baobab.
Des enfants nous racontaient une bonne nouvelle, des odeurs de foin et de myrrhe.
Je voulais tant sortir de ma boîte. Soudain, deux cliquetis : une lumière m'éblouit, c'était mon tour.
Je mis en branle mes lames de fond et mon buffet s'emplit de vie.
Quelques boutons m'offrirent enfin le salut : libéré, délivré !
Toute mon âme se livre et je sens ma flamme brûler en mon cœur. L'écoute de l'auditoire en dit long sur le partage à l'œuvre lors de ces courts instants de la vie d'un accordéon.
Autour de moi je vois cette grande communauté.
On me repose ensuite dans le silence. Pieusement, l'assemblée se rassemble et, dans un grand cercle, elle décide de ne former plus qu'un. Quel bonheur de voir un peuple heureux et uni, et les petits sont tous là pour rappeler aux plus anciens que le monde est une bonne nouvelle renouvelée.
Promesse d'un avenir assuré, les enfants ouvrent leur cadeau : un bout d'Écriture.
Et puis les mains s'élèvent et, bénie, l'assemblée se disperse. Je repars comme j'étais entré : dans ma boîte.
Ce soir je dormirai avec ces souvenirs...
09 Janvier : Paul et les femmes, une histoire revisitée
Jeudi 9 janvier 2019 à 18h30 se déroulait au Temple de Périgueux la première conférence d’un cycle de trois volets consacrés aux femmes et à leurs rôles dans la bible. Ce cycle se terminera le 6 mars, par la célébration de la Journée Mondiale de Prière, en lien cette année avec les femmes chrétiennes du Zimbabwe. Christophe Jacon, pasteur de la paroisse, a commencé la série en proposant une conférence intitulée : « Paul et les femmes, une histoire revisitée ».
L’apôtre Paul a souvent été taxé de « misogyne ». Mais son message a-t-il été toujours bien compris ? Quels étaient réellement sa pensée et son message concernant les femmes ?
Paul termine son Épître aux Romains par des salutations. Le chapitre 16 évoque tant de noms de personnes qu’il paraît fastidieux à lire de prime abord. Et pourtant, il démontre à lui seul les sentiments de Paul envers les femmes qu’il a côtoyées. Connaissiez-vous Phoebée, Prisca, Junias, Tryphène, Thryphose, Persis, Julie, Nérée ou Olympas ? Paul présente certaines comme des femmes qui « peinent » et il confirme qu’elles effectuent un travail missionnaire et pastoral à l'intérieur de leur communauté. Il reconnaît également ici l’égalité entre hommes et femmes. A une époque où la persécution sévissait, des femmes répandaient elles aussi l’Evangile, sans se ménager.
Parmi les personnes qu’il salue en tout début du chapitre 16, l’apôtre Paul commence par nommer une femme : Phoebée. Et ce n’est pas un hasard ! Il la présente comme une « ministre », diakonos en grec. Phoebée a donc tenu un rôle important dans les villes proches de Cenchrées et exerçait une autorité. Paul fait mention de l’aide qu’elle lui a apportée et encourage les frères à la soutenir.
La liste des prénoms féminins présents en Romain 16 évoque des femmes d’origines et de conditions variées : juives, gréco-païennes, latines, prostituées, riches, esclaves ou affranchies... Pour Paul, ce qui compte, c’est l’engagement missionnaire et non la condition sociale. D’ailleurs, dans Galate 3 verset 26 à 29 Paul n’abat-il pas toutes les frontières : « Il n’y a plus ni Juif, ni Grec ; il n’y a plus ni esclave, ni homme libre ; il n’y a plus l’homme et la femme ; car tous vous n’êtes qu’un en Jésus-Christ. »
A la fin de la conférence chacun et chacune repart avec des questions et des certitudes.
Des questions (parmi tant d’autres) : Comment la femme a-t-elle pu être si soumise et reléguée au second plan durant des siècles, alors que Jésus est venu libérer tous les êtres humains ? Serait-il temps d’interroger l’histoire des églises du Christ ?
Des certitudes : la lecture de la Bible sans l’Esprit et sans approfondissement théologique peut mener à des dérives de pensée et de comportement. Chacun de nous est invité à s’interroger et, peut-être, à changer son regard.
La conférence « Paul et les femmes » de notre pasteur Christophe Jacon ouvre une vision « féministe » des épitres de Paul. L’assistance à 80 % féminine par ses réactions et ses questions est repartie avec une opinion positive... Me semble-t-il ?
Si les femmes ont eu une place importante avec Jésus-Christ et avec Paul, pourquoi cette relégation pendant 2000 ans à des services mineurs en Eglise ?
D’après C.Jacon, c’est la pression de la société gréco-romaine et la tradition juive, toutes deux dans une vision patriarcale, qui ont fait perdre aux femmes leur autorité de chef de communauté, de prédicatrice et d’apôtre.
Ils ont été parfois traduits dans un sens masculin : ainsi Luther transformant le prénom Junias, féminin, en masculin !
J’ai beaucoup apprécié l’analyse du chapitre 11 de 1 corinthiens où Paul nous parle de chevelures, de têtes couvertes ou non… Dans ce texte, « se couvrir la tête » est un signe d’autorité exercée et non subie. Comment ne pas penser aux polémiques sur le voile porté par les femmes musulmanes ? C.Jacon nous a expliqué l’opposition entre l’église de Jérusalem, conservatrice, et les autres églises dont celle gréco-romaine ou Paul a évangélisé avec l’aide de femmes engagées au service de Jésus Christ."
NB : Vous pouvez lire l’intégralité de la conférence de Christophe Jacon en vous rendant sur le site de notre église :
https://www.eglise-protestante-unie.fr/perigueux-p80443,
Onglet site de la paroisse

 Culte de Noël - POUR LES PLUS PETITS
Le culte ouvert aux familles du 15 décembre s’est aussi bien déroulé pour les plus petits ; ils ont réalisé une bougie de l'Avent en carton qu'ils ont pu colorier et emmener chez eux. Grâce à nos généreuses animatrices, Edith Longuet et Jeannine Zabnicki, le culte fut pour les plus petits un moment de partage, et a permis aux parents de se recueillir pleinement.
Ce culte « Spécial famille » aura lieu 4 fois par an, la garderie est destinée aux 2-6 ans.
Veillée de Noël – 24 decembre
Le 24 décembre, Mathias et Marie, accompagnés de leur père et de leurs grands-parents se sont rendus au culte pour la veillée de Noël.
Si la plus jeune est restée calme durant le culte à faire des câlins à son père, Mathias, lui, s’est laissé emporter par le conte. À tel point que le reste du culte est passé aux oubliettes !!! Il lui reste tout de même en souvenir le refrain du cantique « Gloria » en latin qui l’a interpellé…
L’histoire de l’enfant berger qui s’impatiente de l’attente de la venue du Seigneur-Sauveur dont son grand-père ne cesse de lui annoncer la venue. Sauveur que l’enfant imagine comme un guerrier. L’histoire d’un grand-père qui avoue ne pas connaitre les réponses aux questions de son petit-fils mais qui cherche à lui transmettre l’Espérance malgré les années qui passent.
C’est l’histoire d’un enfant berger qui rencontre Jésus et qui comprend que le Sauveur ne porte pas d’armure ni d’épée mais un trésor bien plus important.
C’est cette morale qui a le plus touché Mathias :
« Un sourire vaut tout l’or du monde »
Ce moment partagé à cinq a lancé les festivités du Noël familial en rappelant la chose la plus importante : l’AMOUR.
L’accueil des enfants à la Cène
  Le Conseil presbytéral a décidé en Octobre 2019 d’ouvrir la Cène aux enfants. Cette décision a pu paraître étrange à bien des personnes. Elle est contraire à nos « us et coutumes » (habituellement, la Confirmation ouvrait la possibilité de prendre le repas du Seigneur) et, surtout, peut sembler contraire à l’Écriture (1 Co 11,29 « celui qui mange et boit sans discerner le corps, mange et boit sa propre condamnation »).
 L’accueil des enfants à la Cène est une question ancienne dans notre Église (cf l’encadré Histoire des décisions synodales). Après plus de 20 ans de réflexion et d’expérimentations, le synode national a pris la décision suivante en 2001 : « L’invitation [à la Cène] s’adresse à celles et ceux qui "discernent les signes de la présence du Christ dans le pain et le vin partagés". Discerner, c’est percevoir distinctement, mais aussi ressentir, apprécier, deviner. Cette affirmation nous conduit à officialiser la possibilité de l’accueil des enfants à la Cène. Cet accueil sera organisé avec la catéchèse et en concertation avec les parents ».
Le Conseil presbytéral s’est ainsi inscrit dans la possibilité offerte par le synode. Après tout, n’est-il pas le lieu de décision de notre Église ? Nous pouvons, bien entendu, choisir des chemins différents. Mais notre fonctionnement presbytéro-synodal nous conduit à affirmer que nous ne sommes pas « église toute seule ». Nous voulons faire « chemin commun » avec d’autres. Nous pensons que nous n’avons pas forcément seul une compréhension juste des
choses et que cette compréhension a plus de chances d’émerger au sein d’une réunion de toutes
les églises de France (synode), où sont présents, en même proportion, des pasteurs et des personnes issues des églises locales.
Le Conseil presbytéral reconnaît que cet accueil des enfants à la Cène bouleverse nos habitudes: « nous ne faisions pas comme cela avant ». Mais le Dieu qui s’est révélé en Christ n’est-il pas celui qui sans cesse, sans répit vient nous sortir de nos traditions, des paroles ressassées qui ne disent plus rien, des sentiers battus qui ne mènent nulle part ?
Aussi, le Conseil presbytéral souhaite poursuivre quelque peu ce changement pour voir comment il peut résonner. N’hésitez pas à nous faire part de vos remarques.
Pour le Conseil, Christophe JACON

Réunion du 15.11.19
- Rencontre avec l’Entraide : le point sur ses actions et les cultes du 8 et du 15/12. Le Conseil propose, afin de mieux faire connaître son travail, de transmettre à la communauté, en respectant toujours l’anonymat, des informations lors des cultes au moment des annonces.
- Nous enregistrons avec joie deux demandes pour être nouveaux membres de l’association cultuelle.
- Nous validons l’affichette préparée par Christophe pour le temps de prière « Au petit bonheur … Dieu » et celle d’Agnès pour la boîte à idées pour La Clef. Nous travaillons sur le calendrier de l’Avent en intentions de prière. François le diffusera par internet comme l’an dernier.
- Nous envisageons l’acquisition d’un vidéoprojecteur et acceptons les devis pour les panneaux d’affichage à l’extérieur du temple et à la MP. Les travaux de peinture au temple sont reportés au printemps.
Réunion du 7.12.19
- Retour sur le synode : l’activité de la jeunesse est importante, mais la Région reste, sur le plan des finances, en déficit et Ensemble est toujours en difficulté.
- Pour les finances, toujours ce même constat : les dons sont en baisse d’année en année ; déficit à ce jour : 5002,73 €.
- Nous préparons les cultes particuliers des 8 et 15 Décembre et Noël. Christophe a créé une page Facebook pour présenter les événements de la paroisse.
- Nous travaillons sur les projets de janvier : exposition sur les femmes, accompagnée de conférences et semaine de l’Unité des chrétiens.
- Nous poursuivons le travail de discernement pour le prochain Conseil.
Réunion du 11.01.20

- L’essentiel de la séance est consacré au bilan des six premiers mois de Christophe sur le poste pastoral.
- Nous revenons également sur les cultes particuliers de Décembre et préparons le contenu de la prochaine Clef.
LE COIN DU TRESORIER
Merci !
Nous vous adressons nos chaleureux remerciements pour votre participation durant l'année 2019.
Quel que soit le montant, même minime, votre don permet de contribuer aux Week-end jeunesse, aux cultes, aux visites …
Votre geste généreux permettra aussi de faire des travaux au temple et à la maison paroissiale, d'acheter de nouveaux matériels de bureau et de réaliser des actions futures comme les différentes expositions, l'achat d’un vidéoprojecteur…
Nous espérons que pour les années à venir, vous serez encore nombreux à répondre à notre appel, soit par chèque, soit par virement, soit en espèces ou directement en ligne.
Une fois encore, au nom du Conseil Presbytéral, nous vous remercions de votre soutien financier.
« Nous rendons continuellement grâces à Dieu pour vous tous, faisant mention de vous dans nos prières, nous rappelant sans cesse l'œuvre de votre foi, le travail de votre charité, et la fermeté de votre espérance en notre Seigneur Jésus Christ, devant Dieu notre Père. » (1 Thessaloniciens 1,2-3)
NOUVELLES DE L’ENTRAIDE
Les fêtes sont passées. La vente de l'Entraide, au moment de l'arbre de Noël, a été mitigée mais nous remercions chaleureusement toutes celles et ceux qui par leurs dons et leurs achats nous ont soutenus. Nous avons démarré l'année 2020 avec de nouveau des fournitures scolaires à préparer pour 4 enfants et une aide mensuelle pour une famille de demandeurs d'asile.
Nous préparons l'assemblée générale qui aura lieu le dimanche 15 mars. Il n'y aura pas d'élection cette année mais nous vous informons qu'en 2021, il y aura un grand renouvellement de la composition du bureau. Il est souhaitable, pour une bonne communication entre le bureau de l'Entraide et le Conseil Presbytéral, qu'un membre du conseil soit élu lors des élections de 2021. Nous faisons donc appel à toutes personnes désirant se rapprocher des actions de l'Entraide. Nous les accueillerons afin qu'elles se familiarisent au fonctionnement et aux diverses activités pour un engagement tout en douceur. Pour élire ou être élu, il faudra être cotisant de l'année 2020.
« La pauvreté et les précarités, le chômage, la solitude, l’exclusion et de multiples formes de souffrance ne sont pas des fatalités.

Les membres des Entraides Protestantes se fondent sur les promesses de vie et de paix du Dieu d’amour et s’engagent, aux côtés de beaucoup d’autres, à en manifester les signes. »
UN PEU D’HISTOIRE…
Septembre 1938… Menaces de guerre en Europe…l’Anschluss l’avait laissé prévoir… et avait fait craindre que la population vivant en Alsace et en Moselle ne soit victime de la proximité de leur lieu de vie tout proche de la ligne Maginot qui serait sûrement attaquée… Le gouvernement français avait donc mis en place en 1938-1939 un plan d’évacuation à mettre en exécution au cas où…
Septembre 1939… Des dizaines de milliers d’enfants, de femmes et d’hommes partent en train de dizaines de villages d’Alsace et de Lorraine pour le Sud-Ouest où des accueils leur ont été préparés, dans des dizaines de villages périgourdins et environnants.
Période difficile pour toutes ces familles brusquement déplacées de leurs maisons et appartements spacieux et confortables vers des logements souvent sommaires et moins agréables que chez eux, où l’on doit s’adapter aux coutumes, au dialecte, aux écoles, à la nourriture locale ! Et où les autochtones doivent se serrer, s’habituer à des us différents, une langue plus gutturale, celle des « ya ya », un enseignement différent.
Un grand nombre de protestants étaient parmi eux et la très modeste Eglise Réformée de notre département se voit soudainement augmentée de dizaines de fidèles. Notre pasteur de l’époque, Maurice Camblong, heureusement aidé par des pasteurs alsaciens venus avec leurs ouailles, voit son travail et les actes religieux multipliés en nombre et en lieux à desservir. Les déplacements se comptent par centaines de kilomètres à vélo, il y a deux cultes le dimanche et les groupes de catéchisme et des éclaireurs unionistes fonctionnent malgré les privations et règlements qui rendent les choses difficiles.
Août 1940… L’armistice de juin donne lieu à un retour dans l’Est de plus de deux tiers des évacués, et notre paroisse reprend un visage plus normal, quoique augmentée de militaires malgaches et indochinois logés à Lanmary après avoir été libérés de stalags où ils mouraient de froid et de privations.
Novembre 1942… La « zone libre » disparaît. La vie devient plus difficile avec l’occupation, une pénurie plus sévère d’alimentation, des contrôles et des rafles de juifs, des transports plus rares, des activités de résistance et des représailles, etc.
Mai 1945… La guerre en Europe est finie. Les Alsaciens et Lorrains rentrent chez eux… sauf certains qui ont fait souche chez nous. Des villes et des villages des deux régions se jumellent.
Et le Périgord reprend son aspect d’avant. Notre Paroisse aussi mais elle a bénéficié de ces années d’intense activité et de foi renforcée par les temps difficiles vécus.
Décembre 2019… Quatre-vingt ans plus tard… Le département de la Dordogne, pour conserver la mémoire de cette période, décide avec Périgueux où avait été repliée Strasbourg et avec les bourgades où avaient été logés tant bien que mal les « évacués », d’organiser un week-end de commémoration les 6, 7 et 8 Décembre.

Temple : 20 bis rue Antoine Gadaud 24000 Périgueux
Maison paroissiale : 40 rue Michel Roulland 24000 Périgueux
Pasteur : Christophe Jacon : 06 75 11 31 80   epuf.perigueux@protestants.org
 Conseil presbytéral :
 Journal Ensemble :
 Entraide :
École biblique :

Prochain numéro LA CLEF à paraître : Juin 2020
De boue et de lumière

C'est moi l'Artiste, dit Dieu
Tu es mon vase d'argile.
C'est moi qui t'ai modelé, façonné…
Une merveille au creux de ma main !
Tu n'es pas encore achevé,
Tu es en train de prendre
La "forme" de mon fils.
Voici que tu te désoles
Et que tu désespères
Parce que tu as pris quelques fêlures
Au contact des autres.
Tu t'es heurté, tu as été ébréché
Tu as même pu tomber par terre et te briser !
Fêlures, craquelures, lézardes,
Brisures, cassures, ratures…
N'oublie pas : c'est ta condition de vase.
Si je t'avais rangé dans un placard à vaisselle,
Tu ne connaîtrais pas ces heurts de la vie,
Mais tu ne servirais à rien, ni à personne !
Moi, dit Dieu,
J'aime les vieux vases,
Un peu usés, un peu ébréchés.
Ils ont toute une histoire !
Et toi, tu voudrais être lisse
Comme un nouveau-né ?
Je te connais, ô toi que j'ai façonné,
Pétri avec tant d'amour !
Je ne voudrais pas que tu te désoles de tes ratés !
Tu es fait de boue et de lumière !
Tu es fait pour servir !
Allons, n'aie pas peur :
C'est moi ton Père,
C’est moi l'Artiste !

Charles Péguy (1873-1914)
Poète catholique