Si notre Eglise fut dressée en 1561 par Simon Brossier, lequel mourut en 1562 pour sa Foi, après 10 ans de démarches, le temple sera inauguré le 11 aout 1864, rue Peletz qui deviendra plus tard la rue Antoine Gadaud, par 8 pasteurs ( Hugues, Vidal, Corbière, Roussille du consistoire de Bergerac; Mercat de Sainte Foy la Grande; John Bost de l'Eglise libre de la Force; de Boeck, pasteur auxiliaire de Périgueux. (ref : texte du pasteur Charles Bastie, l'Espérance du 26 aout 1864).
Après les lectures de l'Ecclésiaste 1.1-11, 2,3-22 et Romain 8, 1-4, cantiques, et chant malgache, le pasteur Pierrot Munch nous fit la prédication qui suit:
Prédication
Culte de rentrée 2014
Ecclésiaste 1, -11 (BS) Ecclésiaste 2, 3-22 (FC) Rm 8, 1- 4 (FC)
Cette prédication est née d’une
lecture d’été : « survivre au travail avec les philosophes[1] ».
Ce texte pose des questions intéressantes pour un culte de rentrée…
Ecoutons-le : Soyons
honnêtes : se rendre tous les jours au même endroit pour y faire le même
boulot, si ce n’est pas l’éternel retour, ça y ressemble fort !
« Badger » pour passer le portillon, saluer
les collègues, jeter un œil à ses mails, faire un tour à la machine à café
avant de se mettre au travail, difficile d’éviter ce goût de
« déjà-vu ».
Oui, les jours se suivent et se ressemblent, quand ce
ne sont pas les années : septembres hâlés et motivés, novembres stressés,
breaks de Noël, pont des mois de mai.
Et puis les pots de départ : il n’y a rien qui ressemble plus à un pot de départ qu’un autre pot de départ.
Et puis les pots de départ : il n’y a rien qui ressemble plus à un pot de départ qu’un autre pot de départ.
Oui, tout revient toujours : le calme après la
fête, le jour après la nuit, le lundi après le week-end. C’est ainsi depuis
toujours, c’est ainsi pour toujours. Des collègues, entrent, des collègues
sortent, des hommes naissent, d’autres meurent, ce mouvement n’aura jamais de
fin et il se nomme le « temps ».
Mais pas n’importe quel temps. Pas le temps linéaire des
Chrétiens ou de Hégel. Le temps cyclique du philosophe grec Héraclite. C’est à
Héraclite que Nietzsche voulut revenir pour refermer définitivement la
parenthèse chrétienne.
La vie humaine enfermée dans
des cycle répétitifs sans issue imprègne le Proche Orient Ancien. L’Egypte et Babylone vivent
au rythme des cycles de crues des fleuves : le Nil, le Tigre et
l’Euphrate.
Certains théologiens voient
la libération d’Egypte, l’Exode, avant tout comme une expérience de libération de
la vie de servitude des Hébreux de l’Egypte, où le peuple était soumis aux
cycles des crues du Nil, pour entrer dans une vie qui tout d’un coup a un
but : la Terre Promise !
Pourtant l’expérience de
la Terre Promise fut décevante et le
peuple retomba dans de nouvelles formes d’esclavage : l’esclavage des idoles
et des inégalités sociales où les pauvres se retrouvent enfermés dans de nouveaux
cycles de misère, et cela de génération en génération.
« Rien de nouveau sous
le soleil »… quand on écoute l’actualité quotidienne !
« Ce qui a été, c'est ce
qui sera, et ce qui s'est fait, c'est ce qui se fera : il n'y a rien de nouveau
sous le soleil. »
Il n’y aurait pas de
neuf ? Alors que l’on peut « skyper » avec son enfant à l’autre
bout du monde ? Savoir à 1 m prêt où on se trouve, même au milieu du
Sahara, grâce à un GPS ! Prendre le train avec un billet
dématérialisé !
Comment comprendre alors l’Ecclésiaste ?
Jacques Ellul, grand philosophe
de la technique, souligne l’utilisation
du verbe « être » dans ce verset : « Ce qui a été, c'est ce qui sera »
Il y voit une invitation à
examiner les choses en profondeur, sur le
plan de l’être. L’Ecclésiaste nous invite à considérer le fond des
choses, plutôt que leur apparence. Et i nous dit : « le fond, l’être
humain n’a pas changé ! »
Si la technologie évolue, l’Homme, lui,
ne change pas et
la vie terrestre reste l’unique
horizon des humains !
Pour Jacques Ellul, cette intention de
l’auteur est claire. Je le cite[2] :
« Soyons sérieux ! Quant au
Ve ou au IIIe siècle, Qoheleth, qui n’est pas un imbécile, écrit cela, il voit
très bien que depuis 3000 ans, il y a eu du nouveau dans ce Proche Orient où
il vit ! La roue, l’irrigation, l’agriculture, la navigation, la domestication
des animaux... On n’a pas cessé de faire des progrès ! Bien sûr, il le sait.
[...] Et pourtant, il dit ce qu’il dit. C’est qu’assurément, il ne vise pas ces
progrès. Il ne parle pas de science et de technique. Il ne parle pas
d’instruments. Il parle de l’Homme... »
Dans un livret d’entretiens
avec sœur Myriam, le philosophe Jean-Marie Gobert écrit :
« Avant d’être sœur Myriam,
avant de devenir diaconesse, puis prieure, rédactrice de la règle (de Reuilly)
vous « étiez »… J’emploie à dessein ce verbe si vaste, si indistinct,
parce qu’il est aisé de parlé de nos fonctions, de ce que nous avons fait, mais
parler de soi, (de son être), peut sembler vain. Moins par vanité que par
impossibilité de le dire[3]. »
[1] Charles Pépin, Platon Lagaffe : survivre au
travail avec les philosophes, Dargaud, 2014, p. 75-76
[2] ELLUL, La raison d’être – Méditation sur
l’Ecclésiaste, 1987. p. 64-65).
[3] Vivre, tout simplement, Olivetan 2005, p. 43
Voici la confession de Foi rappelant l'engagement que prirent ceux qui édifiérent notre temple:
Confession de Foi à
l’occasion des 150 ans du temple de Périgueux :
1864-3014
Cette confession de
foi a été rédigée en écho à cet anniversaire de 150 ans de la fin de la construction
du temple de Périgueux.
Nous croyons en
Dieu qui a motivé des femmes et des hommes pour fonder l’Eglise Réformée de
Périgueux au 19ème siècle.
Nous croyons en L’Esprit Saint qui a inspiré les croyants des
générations successives pour qu’elles transmettent le flambeau de la Parole
jusqu’à aujourd’hui dans l’Eglise Protestante Unie de Périgueux.
Nous croyons en
Dieu qui est fidèle à ses promesses de vie pour cette communauté, qui l’appelle
à continuer de construire un temple spirituel pour les hommes de ce temps.
Nous croyons en
Dieu qui a accompagné la communauté de Périgueux dans les jours fastes et les
jours moins fastes, renouvelant toujours à chacun son appel à s’engager dans
cette œuvre.
Nous croyons en
Dieu qui appelle notre communauté à être ouverte sur les hommes et les femmes
du monde d’aujourd’hui, sur leurs attentes, sur leurs combats et aussi sur ce
qu’ils peuvent apporter pour enrichir la communauté.
Nous croyons en
Dieu qui appelle notre Eglise à être ouverte aux autres Eglises, pour témoigner
de la communion du Corps du Christ.
Nous croyons en Jésus-Christ qui nous appelle à cheminer avec les personnes isolées et précaires, et à agir ensemble en vue d’une société plus juste et plus solidaire.
Nous croyons en Jésus-Christ qui nous appelle à cheminer avec les personnes isolées et précaires, et à agir ensemble en vue d’une société plus juste et plus solidaire.
Nous croyons en Dieu qui appelle notre
Eglise à vivre la fraternité en son sein et aussi dans la rencontre et le
dialogue avec tous les hommes.
Amen.
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