Eglise Protestante Unie de Périgueux

Eglise Protestante Unie de Périgueux
Culte le dimanche à 10H30, 20 bis rue Antoine Gadaud Coordonnées GPS: N 45.11.13 - E 00.43.05

mercredi 17 septembre 2014

150 éme anniversaire de l'EPUF de Périgueux

Dimanche 14 septembre 2014, le temple de l'Eglise Protestante Unie de France de Périgueux était plein. Plus de places assises. Paroissiens, enfants de l'Ecole Biblique et du KT et leurs parents, tout le monde était là pour le culte de rentrée de la paroisse. L'Entraide Protestante de Périgueux, des enfants, paroissiens, membres du conseil presbytéral ont participé activement à la liturgie de ce culte qui célébrait aussi un anniversaire: le 150 eme anniversaire de la création de notre paroisse.
Si notre Eglise  fut dressée en 1561 par Simon Brossier, lequel mourut en 1562 pour sa Foi, après 10 ans de démarches, le temple sera inauguré le 11 aout 1864, rue Peletz qui deviendra plus tard la rue Antoine Gadaud, par 8 pasteurs ( Hugues, Vidal, Corbière, Roussille du consistoire de Bergerac; Mercat de Sainte Foy la Grande; John Bost de l'Eglise libre de la Force; de Boeck, pasteur auxiliaire de Périgueux.  (ref : texte du pasteur Charles Bastie, l'Espérance du 26 aout 1864).
 Après les lectures de l'Ecclésiaste 1.1-11, 2,3-22 et Romain 8, 1-4, cantiques, et chant malgache, le pasteur Pierrot Munch nous fit la prédication qui suit:



Prédication 
Culte de rentrée 2014
Ecclésiaste 1, -11 (BS)                        Ecclésiaste 2, 3-22 (FC)                     Rm 8, 1- 4  (FC)

Cette prédication est née d’une lecture d’été : « survivre au travail avec les philosophes[1] ». Ce texte pose des questions intéressantes pour un culte de rentrée…

Ecoutons-le : Soyons honnêtes : se rendre tous les jours au même endroit pour y faire le même boulot, si ce n’est pas l’éternel retour, ça y ressemble fort !
« Badger » pour passer le portillon, saluer les collègues, jeter un œil à ses mails, faire un tour à la machine à café avant de se mettre au travail, difficile d’éviter ce goût de « déjà-vu ».
Oui, les jours se suivent et se ressemblent, quand ce ne sont pas les années : septembres hâlés et motivés, novembres stressés, breaks de Noël, pont des mois de mai.
Et puis les pots de départ : il n’y a rien qui ressemble plus à un pot de départ qu’un autre pot de départ.
Oui, tout revient toujours : le calme après la fête, le jour après la nuit, le lundi après le week-end. C’est ainsi depuis toujours, c’est ainsi pour toujours. Des collègues, entrent, des collègues sortent, des hommes naissent, d’autres meurent, ce mouvement n’aura jamais de fin et il se nomme le « temps ».
Mais pas n’importe quel temps. Pas le temps linéaire des Chrétiens ou de Hégel. Le temps cyclique du philosophe grec Héraclite. C’est à Héraclite que Nietzsche voulut revenir pour refermer définitivement la parenthèse chrétienne.

La vie humaine enfermée dans des cycle répétitifs sans issue imprègne le  Proche Orient Ancien. L’Egypte et Babylone vivent au rythme des cycles de crues des fleuves : le Nil, le Tigre et l’Euphrate.
Certains théologiens voient la libération d’Egypte, l’Exode, avant tout comme une expérience de libération de la vie de servitude des Hébreux de l’Egypte, où le peuple était soumis aux cycles des crues du Nil, pour entrer dans une vie qui tout d’un coup a un but : la Terre Promise !
Pourtant l’expérience de la  Terre Promise  fut décevante et le peuple retomba dans de nouvelles formes d’esclavage : l’esclavage des idoles et des inégalités sociales où les pauvres se retrouvent enfermés dans de nouveaux cycles de misère, et cela de génération en génération.  

« Rien de nouveau sous le soleil »… quand on écoute l’actualité quotidienne !
« Ce qui a été, c'est ce qui sera, et ce qui s'est fait, c'est ce qui se fera : il n'y a rien de nouveau sous le soleil. »

Il n’y aurait pas de neuf ? Alors que l’on peut « skyper » avec son enfant à l’autre bout du monde ? Savoir à 1 m prêt où on se trouve, même au milieu du Sahara, grâce à un GPS ! Prendre le train avec un billet dématérialisé !

Comment comprendre alors l’Ecclésiaste ?
Jacques Ellul, grand philosophe de la technique, souligne l’utilisation  du verbe « être » dans ce verset : « Ce qui a été, c'est ce qui sera »
Il y voit une invitation à examiner les choses en profondeur, sur le  plan de l’être. L’Ecclésiaste nous invite à considérer le fond des choses, plutôt que leur apparence. Et i nous dit : « le fond, l’être humain n’a pas changé ! »
Si la technologie évolue, l’Homme,  lui,  ne  change  pas et  la vie terrestre reste l’unique  horizon des humains !

Pour  Jacques Ellul, cette intention de l’auteur  est claire. Je le cite[2] :
« Soyons sérieux ! Quant au Ve ou au IIIe siècle, Qoheleth, qui n’est pas un imbécile, écrit cela, il voit très bien que depuis 3000 ans, il y a eu du nouveau dans ce Proche Orient où il vit ! La roue, l’irrigation, l’agriculture, la navigation, la domestication des animaux... On n’a pas cessé de faire des progrès ! Bien sûr, il le sait. [...] Et pourtant, il dit ce qu’il dit. C’est qu’assurément, il ne vise pas ces progrès. Il ne parle pas de science et de technique. Il ne parle pas d’instruments. Il parle de l’Homme... »

Dans un livret d’entretiens avec sœur Myriam, le philosophe Jean-Marie Gobert écrit :
« Avant d’être sœur Myriam, avant de devenir diaconesse, puis prieure, rédactrice de la règle (de Reuilly) vous « étiez »… J’emploie à dessein ce verbe si vaste, si indistinct, parce qu’il est aisé de parlé de nos fonctions, de ce que nous avons fait, mais parler de soi, (de son être), peut sembler vain. Moins par vanité que par impossibilité de le dire[3]. »



[1] Charles Pépin, Platon Lagaffe : survivre au travail avec les philosophes, Dargaud, 2014, p. 75-76 
[2] ELLUL, La raison d’être – Méditation sur l’Ecclésiaste, 1987. p. 64-65).

[3] Vivre, tout simplement, Olivetan 2005, p. 43


  Voici la confession de Foi rappelant l'engagement que prirent ceux qui édifiérent notre temple:



Confession de Foi à l’occasion des 150 ans du temple de Périgueux : 
1864-3014




Nous croyons en Dieu qui a motivé des femmes et des hommes pour fonder l’Eglise Réformée de Périgueux au 19ème siècle.  Nous croyons en L’Esprit Saint qui a inspiré les croyants des générations successives pour qu’elles transmettent le flambeau de la Parole jusqu’à aujourd’hui dans l’Eglise Protestante Unie de Périgueux.


Nous croyons en Dieu qui est fidèle à ses promesses de vie pour cette communauté, qui l’appelle à continuer de construire un temple spirituel pour les hommes de ce temps.


Nous croyons en Dieu qui a accompagné la communauté de Périgueux dans les jours fastes et les jours moins fastes, renouvelant toujours à chacun son appel à s’engager dans cette œuvre. 



Nous croyons en Dieu qui appelle notre communauté à être ouverte sur les hommes et les femmes du monde d’aujourd’hui, sur leurs attentes, sur leurs combats et aussi sur ce qu’ils peuvent apporter pour enrichir la communauté.



Nous croyons en Dieu qui appelle notre Eglise à être ouverte aux autres Eglises, pour témoigner de la communion du Corps du Christ.
Nous croyons en Jésus-Christ qui nous appelle à cheminer avec les personnes isolées et précaires, et à agir ensemble en vue d’une société plus  juste et plus solidaire.



Nous croyons en Dieu qui appelle notre Eglise à vivre la fraternité en son sein et aussi dans la rencontre et le dialogue avec tous les hommes. 
Amen.

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