Eglise Protestante Unie de Périgueux

Eglise Protestante Unie de Périgueux
Culte le dimanche à 10H30, 20 bis rue Antoine Gadaud Coordonnées GPS: N 45.11.13 - E 00.43.05

vendredi 5 juin 2015

Echange de chaire entre Catholiques et Eglise Protestante Unie le 26 avril au temple de Périgueux




Dimanche 26 avril a eu lieu le deuxième volet de l’échange de chaires entre notre pasteur et le Père Martin de la Roncière, chanoine, prêtre de l’abbaye de Chancelade et par ailleurs délégué œcuménique du diocèse de Périgueux-Sarlat.
Vous avez pu lire dans le précédent numéro de La Clef le compte rendu de ce premier volet : le dimanche 1er février à Chancelade, le pasteur Pierrot Munch y avait assuré la prédication lors de la messe dominicale.

Le Père Martin de la Roncière était accompagné de quelques-uns de ses paroissiens, dont l’équipe d’animation pastorale (EAP); ils sont, nous dit-il, à travers leurs échanges, un peu ce que le Conseil presbytéral est autour de Pierrot et souligne par là une différence de plus qui s’efface entre nos deux églises. Ceux d’entre nous qui avions pu accompagner Pierrot ont eu le plaisir de retrouver des visages connus et la joie de les accueillir à notre tour en essayant de le faire tout aussi chaleureusement.
Ce sont nos frères et sœurs catholiques qui nous ont partagé les lectures, dont le texte de Jean 10. 11-18 «  Je suis le bon berger...» sur lequel portait la prédication de Martin de la Roncière. C’est en citant le pasteur Dietrich Bonhoeffer qu’il a ouvert et terminé sa prédication, s’émerveillant au passage de ce que « la Providence » les ait inspirés, Pierrot au début du culte et lui-même pour faire référence à  cette « grande figure de la chrétienté ». Quand les Chrétiens sauront, comme le dit Bonhoeffer, « écouter la voix du seul bon pasteur et se débarrasser du reste, ils seront alors réunis. »

Voici le commentaire de Bonhoeffer que le Père Martin de la Ronciére à développé:

« Je suis le bon pasteur »

Commentaire de Dietrich Bonhoeffer sur l’évangile du bon pasteur[1]

Je suis le bon pasteur ; le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis[2].
JE SUIS : il est clair qu’il ne doit pas être question ici des bergers et de leur métier en général, mais de Jésus Christ seul. Je suis le bon pasteur, non pas un bon pasteur, de telle manière que Jésus se comparerait à d’autres, et apprendrait d’eux ce qu’est un bon berger. Ce que c’est, on ne peut l’apprendre que du bon pasteur auprès duquel il n’y en a pas d’autre, c’est-à-dire de ce JE, de Jésus. Toute autre fonction de « pasteur » dans l’Église de Jésus Christ n’ajoute pas au bon pasteur un second ou un troisième pasteur, mais laisse Jésus être le seul bon pasteur de la communauté. Il est le souverain pasteur[3] : c’est à sa fonction de pasteur que participent les « pasteurs » ; sinon ils dénaturent la fonction et le troupeau.
Le fait qu’il s’agit ici seulement du bon pasteur, et non d’un berger parmi d’autres, apparaît immédiatement si l’on considère l’action insolite qu’il se prescrit à lui-même. Il n’est pas parlé de donner pâture, breuvage ou secours aux brebis, mais le bon pasteur donne sa vie pour elles. Cela n’est vrai que du bon pasteur. ~
Même le pasteur le plus fidèle n’est pas le bon pasteur. Parce qu’il sait que « sa » paroisse n’est pas la sienne, mais qu’elle appartient au Seigneur Jésus, que Jésus est mort pour elle et que lui seul est son bon pasteur, il laisse Jésus continuer à être le bon pasteur de sa communauté, et il ne s’enfuit pas. Mais le pasteur est un mercenaire[4] si sa fonction, lui-même, son intérêt, sont plus importants que la communauté du bon pasteur. ~
Je connais mes brebis et mes brebis me connaissent[5].
La seconde chose que Jésus, le bon pasteur, dit de lui-même, est qu’il connaît les siens. Cela paraît minime, et c’est pourtant plus important que tout. Nous le mesurons si nous pensons à ce que cela signifierait si Jésus ne nous connaissait pas, s’il disait : Je ne vous ai jamais connus[6]. Ce serait notre fin, notre damnation. Nous serions séparés de lui pour l’éternité. C’est pourquoi être connus de Jésus constitue notre bonheur suprême, notre communion avec lui. Jésus connaît seulement ceux qu’il aime, ceux qui lui appartiennent, les siens. ~ Le bon pasteur, et lui seul, reconnaît ses brebis, car lui seul sait ce qui lui appartient pour l’éternité. Les brebis, et elles seules, reconnaissent le bon pasteur, car elles seules savent combien il est bon. Elles le reconnaissent, lui seul, comme le bon pasteur, car elles n’appartiennent qu’à lui. ~
J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cette bergerie[7].
Cela fait partie de la mission du bon pasteur que de mener aussi ces autres brebis. ~ Il faut que le bon pasteur conduise toutes ses brebis, pour qu’elles connaissent le bon chemin et soient protégées de tout danger ou préjudice. La communauté de Jésus sera réalisée quand tous écouteront sa voix. Alors aucune autre voix n’aura plus cours. Rien ne pourra induire les brebis en erreur. À personne la voix du bon pasteur ne restera cachée. Tous vivront de son commandement, de ses instructions, de sa consolation. La voix du bon pasteur sera seule à unir tous les hommes. ~ Toute division de la chrétienté prendra fin quand tous écouteront sa voix et elle seule, quand deviendra caduc tout ce qui, à côté de cette unique voix, veut encore se faire entendre et remarquer. Ainsi ils seront tous un seul troupeau sous un seul pasteur[8]. Alors l’œuvre du bon pasteur sera accomplie sur la terre.[9]


[1] Source : Dietrich BONHOEFFER, Si je n’ai pas l’amour… Textes rassemblés en bréviaire (Gesammelte Schriften IV, p. 486…491, trad. Pierre GAGNIER), Genève, Labor et Fides, 1972, p. 96…101
[2] Jn 10, 11
[3] 1 P 5, 4
[4] Jn 10, 12
[5] Jn 10, 14
[6] Mt 7, 23
[7] Jn 10,16
[8] Jn 10,16
[9] 2843 signes


Dans la parole de Jean « Rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés », Martin de la Roncière précise qu’il ne faut pas réduire « dispersés » au seul sens de désunis mais prendre conscience de tous ceux qui, parfois très près de nous, comme il lui arrive de le constater, sont dans l’ignorance de la Parole de Dieu.
Nous nous sommes ensuite unis aux intentions de prières préparées par nos frères et sœurs catholiques qui nous ont également proposé un de leurs  chants : «  Je vous ai choisis ». A ce propos, Martin de la Roncière, tout en remarquant que certains cantiques se retrouvaient dans les deux liturgies, a exprimé son souhait d’un recueil de chants communs.
Comme à Chancelade, la célébration s’est terminée par « Confie à Dieu ta route » : certes, notre route est encore longue, mais que de chemin parcouru déjà ! Comme chaque action œcuménique, ce culte du 26 avril y inscrit un pas de plus.
C. Laguionie

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